Je reviens vers vous en fidèle narrateur de nos exploits vététistiques. Nous nous retrouvons en ce dimanche 30 août 2015 pour la finale de la Coupe d'Ile de France de VTT XCountry, avec 5 représentants Masters de l'ECMV pour un raid de 36 km.
Sans même avoir commencé les échauffements de ce magnifique parcours sur les terres de La-Ferté-Sous-Jouarre et de la vallée du Petit Morin, nous dégoulinons, ce qui ne démotive pas nos ardeurs mais sans ventilateurs ! Les organismes vont souffrir sous un franc cagnard, chacun a intérêt à bien gérer son hydratation car le coup de chaleur est une menace aujourd'hui !
Jean-Michel et moi-même avons à cœur de briller sur cette finale car nous avons tous les deux participé à l'ensemble des manches afin de postuler au podium du classement général qui transpire, c'est le cas de le dire, en une saison toute en régularité.
Le parcours n'a pas changé par rapport aux fois précédentes si ce n'est qu'une partie autrefois arborée se retrouve exposée plein soleil, nous plongeant quelques instants dans la fournaise.
Dés le départ la ruée s’amoncelle dans un raidard de 500m qui permet d'égrener le paquet de coureurs Masters 3/4/5 constituant le plus gros effectif de chaque manche.
Cette côte est bien nécessaire pour étirer et faire la sélection, même si déjà la température l'a fait à elle seule, ça frotte aussi. Pour ma part, j'aborde les 1er hectomètres sans forcer et reste dans les dix, chemin faisant je me retrouve 3ème en haut à la relance avec mes camarades vététistes habituels : Didier CRENEL et Christophe HUBERT.
Didier qui vient de terminer 9ème aux mondiaux en Andorre est bien disposé à démontrer sa forme actuelle en menant la course. Nous le suivons quand même à bon train et prenons des relais appuyés qui nous permettent de prendre le large. Didier continue son festival mais j'arrive à passer devant en imposant un train légèrement inférieur car au rythme imposé il y a risque de déconfiture, et de finir en fruits confits !
Je m'hydrate et anticipe l'apport d'énergie pour attaquer la bosse du départ qu'on s'apprête à entamer à 3 lors du deuxième passage sur la ligne. Déjà, Didier accélère alors que Christophe et moi-même sommes au train pour revenir. Voyant Christophe à la peine, je tente une accélération, mais il la contre 1 fois, je le laisse passer devant et en tente une autre qu'il fait avorter.
En haut de la bosse, il relance et je lui colle aux basques jusqu'à revenir dans les roues de Didier. Je me résouds à rouler en groupe et je remets à plus tard une attaque car j'ai le projet de venir chercher une gagne pour cette finale n'en déplaise à Jean-Mi, Raoul, et Guillerme !
Sur la fin du second tour, nous devons franchir un ru (comme à chaque tour d'ailleurs) : je l'avais au moment de la reconnaissance franchi sous différentes trajectoires pour m'en sortir au mieux mais dans la configuration de la course cela s'est passé autrement : au moment où nous arrivions sur un coureur Sénior attardé celui-ci s'est couché juste devant moi dans cette zone, laissant l'opportunité à mes deux compères de prendre la fuite. Je repartais donc en chasse patate en prenant plus de risques et développant plus de cadences; mais je fus bientôt pris par un coup de pompe, mes jambes ne répondaient plus; aussitôt je pris 2 tubes de glucose et je m'hydratais.
Impossible de revenir dans le troisième tour pourtant je voyais de temps en temps en ligne de mire les deux fuyards et d'ailleurs on m'annonçait 20 secondes. Parfois je croisais un coureur à l'arrêt, stoppé net par le coup de chaleur et la fatigue : Boire, boire pour ne pas subir le même sort, puiser dans mes ressources psychologiques pour aller jusqu'au bout sans faillir.
Dans le dernier tour, je m'appliquais à rouler le plus souple possible car je sentais venir les crampes, et je surveillais à l'arrière s'il y avait un retour. Une fois la dernière bosse franchie, je ne fus repris et je déroulais pour aller cueillir une deuxième place en Master 3/4.